Journée annuelle des postdoctorants 2021
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Axe 1 : Caractérisation et évolution de la biodiversité
Diaporama Xavier Mesmin Coll.
A. Cruand, J.P. Rossi & J.Y. Rasplus
Étude de l'écologie des insectes vecteurs de Xylella fastidiosa en France continentale et en Corse.
Xylella fastidiosa (Xf) est une bactérie qui se développe dans les vaisseaux de sève brute d'une grande diversité de plantes, provoquant parfois des dommages importants, en particulier sur vigne, amandiers, ou oliviers. Xf est transmise aux plantes par des insectes consommateurs de sève brute dont l'écologie est assez mal connue en Europe. L'objet de mes contrats d'ingénieurs depuis 2,5 ans au CBGP est d'étudier les communautés de vecteurs xylémiques dans les milieux semi-naturels et les agrosystèmes adjacents (cultures de clémentine, vignes…), en Corse et en France continentale.
En Corse, nous montrons que les vecteurs de Xf ont des préférences d'habitat marquées dans et autour des parcelles agricoles. Le principal vecteur de Xf en Europe, Philaenus spumarius (Ps), est fortement agrégé dans les cistaies, comportement jamais observé jusqu'alors en Europe continentale où Ps apparaît généraliste, consommant de nombreuses plantes. Nos études en milieu semi-naturel corse confirment la préférence de Ps pour le ciste et permettent d'évaluer l'effet des conditions climatiques sur l'abondance de Ps. En France continentale, nous comparons les communautés de vecteurs dans différents habitats (vignes, forêts, ripisylves, prairies…) de trois zones climatiques contrastées. Nos observations indiquent que la plupart des vecteurs sont trouvés sur herbacées, avec de fortes abondances en prairie mais également à proximité directe des vignes dans les bordures enherbées.
Parallèlement, nous nous sommes intéressés aux parasitoïdes oophages de Ps et avons mis en évidence l'existence d'Ooctonus vulgatus (Ov) en Corse, avec des taux de parasitisme variables, pouvant atteindre 70 %. Les modèles de distribution (SDM) réalisés sur Ov indiquent une présence probable dans tout le nord-ouest de l'Europe et une bonne superposition avec l'aire de distribution prédite pour Ps. Ce résultat ouvre des perspectives de lutte biologique contre Ps, même si plusieurs points de la biologie de ce parasitoïde restent à préciser.
Axe 2 : Écologie et génétique évolutive des bio-agresseurs
Diaporama Lucile Marescot Coll.
C. Piou & A. Cease (Univ. Arizona)
Dynamique et gestion des populations de criquets sénégalais : une approche de modélisation à l'interface entre écologie de la nutrition et écologie des paysages
Les criquets ravageurs font partie des espèces les plus destructives de ressources agricoles au monde. Oedaleus senegalensis, le criquet Sénégalais, peut migrer sur de longues distances sous la forme d'essaims dévastateurs causant ainsi de sérieux problèmes agroalimentaires dans toute la région du Sahel. Il présente une écologie nutritionnelle particulière, puisque la teneur en sucres et en azote des plantes qu'il consomme, influence les performances démographiques des individus et leurs comportements de groupe.
Ce projet a pour objectif de tirer partie des résultats d'expérimentations d'amendements du sol, préalablement obtenus dans le cadre d'un projet avec l'Arizona State University (Global Locust Initiative), afin de développer des modèles d'aide à la décision pour une meilleure gestion du criquet Sénégalais.
Le modèle que nous développons servira d'une part à extrapoler à l'échelle du paysage la compréhension des processus démographiques et comportementaux observés jusqu'à présent en laboratoire à l'échelle parcellaire. D'autre part, ce modèle permettra d'aider les leaders de communautés villageoises de producteurs à déterminer la quantité d'engrais azotés nécessaires et la surface agricole sur laquelle les appliquer qui permettraient de garder des tailles de population du criquet sous des seuils de densité acceptables.

Axe 3 : Écologie et évolution des zoonoses
Diaporama Julien Kincaid-Smith Coll.
C. Brouat, L. Granjon & J. Boissier (IHPE)
Implication des rongeurs dans la transmission et l'hybridation des schistosomes au Sénégal : des marqueurs du risque sanitaire ?
Les schistosomiases, font partie de la famille des maladies tropicales négligées et sont d'une grande importance pour la santé publique. Il s'agit de la seconde endémie parasitaire humaine après le paludisme, affectant près de 240 millions de personnes dans le monde et causant plus de 200 000 décès par an, principalement en Afrique subsaharienne.
L'épidémiologie des schistosomiases est complexe, reposant sur des dynamiques de transmission hôtes-parasites encore mal comprises. En effet, il peut exister localement : i) une diversité d'espèces / d'hybrides de Schistosoma, ii) une diversité de mollusques " vecteurs " de la maladie, et iii) une diversité d'hôtes alternatifs non humains (rongeurs, bétails) intervenant comme réservoirs. L'absence de méthodes suffisamment résolutives à des échelles spatiales fines limite actuellement notre compréhension des dynamiques de transmission des différents parasites sur les différents hôtes vecteurs et réservoirs ainsi que leurs interactions. Les risques sanitaires pour l'homme sont donc difficiles à inférer à une échelle locale. Au Sénégal, le système multi-hôtes et multi-parasites des schistosomiases commence à être mieux décrit et ses implications sur le développement d'une lutte durable contre la maladie mieux considérées. Les données acquises suggèrent que les rongeurs seraient les seuls hôtes porteurs à la fois de parasites infectant les humains et d'autres animaux comme le bétail.
Ce projet vise à confirmer l'hypothèse selon laquelle les rongeurs constitueraient des " hubs " biotiques dans lesquels se rencontreraient et s'hybrideraient les parasites de l'humain et des animaux. Il vise également à étudier si les populations de rongeurs pourraient être utilisées comme des indicateurs du risque sanitaire local. Des données parasitologiques issues d'échantillonnages sur le terrain et d'une expérimentation de capture marquage recapture permettront de quantifier la contamination des rongeurs. Des analyses moléculaires seront ensuite utilisées afin d'identifier les espèces (génotypage cox1 - ITS) et de décrire la structuration des populations (RADseq) de l'espèce majoritaire (S. mansoni) sur homme et rongeurs à une échelle locale. Ceci permettra de mieux comprendre le rôle des rongeurs dans la transmission aux populations humaines et ainsi d'adapter les stratégies de contrôle et d'élimination des schistosomiases.

Diaporama Renaud Marti Coll.
S. Dos Santos (LPED), F. Fournet (MIVEGEC), P. Handschumacher (SESSTIM) & G. Dobigny
Structuration et animation du collectif "Santé / Environnement dans les villes subsahariennes et malgaches" (SEVAD), porté par l'IRD
L'urbanisation accélérée de la planète constitue l'un des enjeux majeurs des décennies à venir, notamment dans le cadre des Objectifs du Développement Durable. De nombreux aspects des dynamiques urbaines et de leurs multiples implications socio-environnementales et sanitaires sont partagés par les villes du monde entier. Cependant, les villes africaines sont plus spécifiquement confrontées à des transitions sociétales de grandes ampleurs, protéiformes, avec des transitions profondément imbriquées sur les plans morphologiques-fonctionnels, environnementaux, économiques, politiques, ou socio-démographiques. La résultante de ces transformations sur le système sanitaire, et sa capacité à guider la transition épidémiologique s'avèrent difficiles à anticiper, en particulier dans un contexte où l'émergence des maladies chroniques s'ajoutent aux maladies infectieuses, toujours présentes.
Pour identifier les éléments clefs d'une gestion urbaine durable associée à l'interface environnement/santé, une approche résolument interdisciplinaire et intégrée apparaît nécessaire. A la suite d'un atelier intitulé "Santé et environnement dans les villes d'Afrique de l'Ouest" (SEVAO, 2019) réunissant des chercheurs et ingénieurs de l'IRD, membres de différentes UMR (CBGP, CESSMA, Espace-DEV, HSM, LOCEAN, LPED, MERIT, MIVEGEC, SESSTIM), avec l'appui des départements SAS, SOC et EcoBio, et celui de la MP2I, plusieurs thématiques prioritaires (îlots de chaleur, événements pluviométriques extrêmes et inondations, pollutions, production et gestion des déchets) ont été identifiées, ainsi que deux axes transversaux (fabrique de la ville et justice environnementale), sur lesquels il apparaît pertinent que l'IRD et ses partenaires se positionnent de façon collective.
La mission confiée à Renaud est de mener (i) une synthèse systématique de la littérature existante pour mieux appréhender les interactions santé/environnement dans les villes africaines (Afrique subsaharienne, et Madagascar) (ii) une réflexion sur les approches et outils analytiques permettant de co-analyser des corpus de données issues de disciplines différentes (iii) une animation du collectif SEVAD (ex-SEVAO) dans le cadre de mises en place de projets à forte dimension interdisciplinaire.

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Page créée le 25.05.2021 par P.E. Gay, maj 25.05.2021 par P.E. Gay