Introduction du rapport:

Guillou, A., Lespagnol, P. et F. Ruchon (2002) La pêche aux petits métiers en Languedoc-Roussillon en 2000-2001. Rapport final de convention Région Languedoc-Roussillon-IFREMER n°00/1210041/YF
information Ecoscope n°0012
 

Les « petits métiers » correspondent à l’ensemble des navires de pêche, sauf les chalutiers titulaires d’une licence de chalutage et les thoniers-sardiniers titulaires d’une licence de pêche aux poissons pélagiques. Les navires pratiquant la pêche des petits poissons pélagiques au « lamparo » ne sont retenus qu’au titre des autres métiers qu’ils pratiquent, le cas échéant. Si certains « petits métiers » travaillent au large, la majorité d'entre eux exploitent les lagunes et la zone côtière.

L’importance des zones côtières en général, où se développent un grand nombre de processus biologiques et écologiques n’est plus à démontrer : une grande partie des productions primaire et secondaire a lieu dans ces zones, qui abritent en outre de nombreuses aires de reproduction et de nourriceries pour de très nombreuses espèces.

La pêche aux « petits métiers » est l’une des composantes principales du « système côtier » du littoral français en Méditerranée. Disséminée tout au long du littoral et des lagunes, cette activité est beaucoup plus difficile à cerner que les autres types d’activités halieutiques (pêche au chalut, au thon..). Elle regroupe un grand nombre d’embarcations, qui mettent en œuvre de multiples engins et techniques de pêche, et recherchent un nombre important d’espèces. En outre, la production des petits métiers entre rarement dans les systèmes de commercialisation qui produisent des statistiques de vente, car elle est écoulée en dehors des criées, qui absorbent essentiellement les prises des chalutiers.

L'activité des « petits métiers » du large est plus facile à appréhender car ils exploitent peu d'espèces (principalement le merlu, la sole et le thon rouge) selon une saisonnalité marquée.

Bien que des mesures de gestion de l’activité des petits métiers, telles que la généralisation du système des licences de pêche ou de permis de mise en exploitation aient été adoptées récemment, on manque encore d’informations de base, non seulement en ce qui concerne les efforts de pêche (activités) et les prises des navires, mais aussi en matière de structures et de dynamique des flottilles.

A ce jour, en raison de la complexité et de la variabilité des petits métiers, aucun système satisfaisant de récolte d’informations officielles sur ce segment d’activités n’existe en Méditerranée, malgré les recommandations répétées de multiples rapports (BOLOPION, SOURD et FOREST, janvier 2000) 1

1 Rapport sur l’exercice de la pêche dans la zone côtière de la France : « Les apports des navires de petite pêche sont quasi-inconnus.. », « Ce vide statistique ne permet que difficilement de conduire des actions pertinentes sur l’évaluation des ressources et des flottilles, de mesurer le poids économique réel de la petite pêche, et donc sur les orientations à donner à cette dernière »